Posted: juin 8th, 2011 | Author: Epine noire | Filed under: Solidarité | Tags: Débat, Palestine | Commentaires fermés sur Débat : La Palestine et les révoltes arabes, Lundi 20 juin, 18h, Salle Jouhaux
Débat sur le thème :
LA PALESTINE ET LES REVOLTES ARABES
Animé par Pierre Stambul, militant révolutionnaire antisioniste membre de l’UJFP et de la tendance syndicale Emancipation
Lundi 20 juin, à 18 h, Poitiers,
à la maison du peuple, salle Jouhaux
Posted: mai 26th, 2011 | Author: Epine noire | Filed under: Poitiers, Urbanisme | Tags: Coeur d'Agglo, Débat, Poitiers, Urbanisme | Commentaires fermés sur Débat : question urbaine ou question sociale? Vendredi 3 juin, 18h, Salle Jouhaux
Conférénce J-P Garnier
Posted: février 15th, 2011 | Author: Epine noire | Filed under: Poitiers, Police, Prison, Solidarité | Commentaires fermés sur Journée nationale d’actions contre la répression et les violences policières le 19 mars 2011
A l’issue du forum antirépression organisé par le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux qui s’est tenu les 13 et 14 novembre, les participants, dont les représentants de divers comités hexagonaux, ont décidé de la tenue d’une Journée nationale d’actions contre la répression et les violences policières, le 19 mars 2011.
« Face à la multiplication des intimidations, violences policières, interpellations, condamnations de toutes sortes qui dessinent un peu partout un ordre policier généralisé est sortie des discussions l’idée d’une journée de mobilisation en France contre les politiques sécuritaires en cours ou à venir.
Les participants au forum de Poitiers appellent donc tous les collectifs et les personnes luttant contre la répression à faire du samedi 19 mars 2011 une Journée nationale d’actions contre les politiques sécuritaires, au travers d’initiatives qu’ils auront décidées localement, afin de faire connaître et de développer les diverses luttes existantes en favorisant leur coordination, et de construire une mobilisation contre toutes les formes de répression.
Merci de diffuser cet appel massivement autour de vous. Pour tout renseignement, contacter antirep86@free.fr »
Il nous paraît utile de rappeler ici quelles sont les bases du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux en publiant quelques extraits de sa plate-forme :
• « La répression actuelle n’est pas spécifiquement poitevine, mais se développe partout à l’échelle mondiale. C’est pourquoi la politique sécuritaire française doit être replacée dans le contexte européen – il s’agit d’une mise en conformité avec les normes répressives en vigueur dans la “forteresse Europe”.
• Elle correspond à une offensive généralisée des classes dominantes contre les classes populaires, pour favoriser une phase d’expansion du capitalisme et profiter de la relative faiblesse des mouvements sociaux. Le comité considère donc la “violence” pointée par les gouvernants pour exercer une répression comme devant être replacée dans le contexte d’une société aux rapports entre les classes eux-mêmes très violents : la violence est d’abord celle des rapports sociaux existants.
• (…) Le comité s’inscrit donc comme partie prenante, à sa modeste échelle, dans les tentatives faites pour inverser ce rapport de forces, dans une optique anticapitaliste ; il cherche à favoriser une dynamique sociale contribuant à une jonction entre les différentes luttes menées sur Poitiers et sa région, à partir de la répression exercée contre elles (…), car seule la création d’un rapport de forces favorable peut permettre de gagner dans une lutte, ou du moins déjà de faire reculer le pouvoir (…).
• La répression aux multiples facettes qui s’exerce aujourd’hui dans l’hexagone ne peut en aucun cas être analysée comme une “dérive” par rapport à une situation antérieure “normale”. Cela fait de nombreuses décennies que, de loi d’exception en loi d’exception, d’extension en extension de la législation répressive, les gouvernements qui se sont succédé ont accompagné, chacun à leur manière, les offensives patronales pour “restructurer l’économie” (c’est-à-dire baisser le prix de la main-d’œuvre) et prévenir les velléités de révolte susceptibles d’en découler (les différentes réformes de l’enseignement allant elles aussi dans ce sens). De même, l’action policière actuelle est à dénoncer non comme une “dérive” ponctuelle, mais comme s’inscrivant dans une logique coercitive d’envergure.
• Elle est essentiellement préventive : il s’agit de faire peur, de dissuader les jeunes mais aussi plus largement tous les salariés, les chômeurs, etc., de se politiser et d’agir. On assiste à une remise en cause de plus en plus évidente de la liberté d’opinion – le délit d’opinion venant s’ajouter à tous les moyens d’action aujourd’hui laissés à la libre disposition des forces de l’ordre. D’une part, la police anticipe, sans attendre qu’un quelconque fait ait justifié son intervention, en s’en prenant avec de moins en moins de retenue aux personnes qui, par leurs idées ou leur style de vie, refusent l’ordre établi. D’autre part, le pouvoir prépare sans cesse de nouveaux dispositifs législatifs visant à empêcher toute occupation du terrain politique par des mouvements contestataires radicaux. C’est pourquoi le comité estime avoir un rôle de solidarité mais aussi de politisation à jouer, en ce qu’il peut par ses interventions susciter des débats et aider à une réflexion dépassant le cadre de l’antirépression au sens strict.
La structure du comité
Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux est composé d’individus et soutenu par les associations, les partis ou les syndicats qui le désirent. Cette structuration basiste est fondamentale car si le comité devenait un jour un enjeu pour certaines structures organisationnelles, quelles qu’elles soient, et finissait par n’être plus qu’un cartel d’organisations il serait dévoyé de son objectif originel et perdrait toute efficacité et dynamique. (…) Mais nous gardons à l’esprit que des préoccupations électorales aussi bien que la position d’opposants à un pouvoir de droite peuvent jouer dans le relatif “succès” du comité aujourd’hui – succès dont nous nous réjouissons. Quoi qu’il en soit, la démarche du comité n’est pas d’aller à la pêche aux signatures, et, de même, il n’amendera pas les principes de base qu’il défend pour en obtenir davantage.
Ses positionnements de base
• Le comité défend tous les acteurs et actrices des mouvements sociaux contre la répression menée à leur encontre, sans opérer de tri entre les “bons” et les “mauvais” en fonction de leur culpabilité ou de leur innocence supposée. Ce positionnement ne signifie pas l’absence de critiques à l’égard des actions menées, et moins encore une adhésion obligatoire ou obligée à elles ; en revanche, le comité manifeste sa solidarité envers toutes et tous face à la répression ; nous les soutenons contre ce que l’appareil d’Etat leur fait, pas pour ce qu’ils et elles ont ou n’ont pas fait.
• Le comité dénonce les manœuvres du pouvoir visant à criminaliser tour à tour des fractions de la population – les jeunes, les libertaires, les marginaux… – en les étiquetant aujourd’hui “extrémistes”, “anarchistes” ou “anarcho-autonomes”, et demain autrement ; et il n’aura de cesse de rappeler que les politiques répressives, une fois installées par un pouvoir quel qu’il soit, peuvent s’exercer contre n’importe qui. »
Posted: février 15th, 2011 | Author: Epine noire | Filed under: Poitiers, Police | Commentaires fermés sur Des petits tags et puis s’en vont…
Fin 2009 – début 2010, plusieurs vagues de tags sont venues orner les murs de Poitiers. Tags de solidarité aux incarcérés/incendiaires du CRA de Vincennes, tags d’insultes, de menace de mort à l’encontre des flics et notamment de Jean-François Papineau (directeur de la sûreté départemental) ; ont largement fleuri et ainsi redécoré les murs, devenus bien trop aseptisés depuis l’arrivée du maire Alain Claeys (qui lui non plus n’a pas été épargné par ces tags). D’ampleur plus ou moins importante, ces vagues de tags ont plusieurs fois défrayé la chronique, mais la police, la préfecture ainsi que la mairie ne se sont jamais réellement prononcées sur ces actes :
« En parler, c’est donner encore un écho à ces inscriptions. C’est exactement ce qu’ils recherchent. C’est devenu leur nouveau jeu, relève un policier. Faut-il pour autant passer sous silence des inscriptions qui barrent de nombreux murs du centre-ville et qui, fait aggravant, profèrent des menaces de mort directes ? Les faits durent depuis plusieurs mois et ciblent plus particulièrement le patron de la police. Les inscriptions, d’abord confidentielles, deviennent de plus en plus visibles. Elles s’affichent désormais jusque sur le commissariat ou la mairie. Difficile de ne pas réagir. C’est pourtant le choix des autorités malgré la gravité des propos tenus. Le préfet, représentant de l’Etat et garant de l’ordre public, n’a pas souhaité réagir à notre sollicitation. Le directeur de la police non plus. Il avait déjà fait savoir qu’il portait plainte à chaque attaque. Quant au maire de Poitiers, il renvoie à un précédent communiqué qui rappelait à chacun ses responsabilités. »
Artistes en manque de radicalité ou activistes radicaux s’amusant à provoquer la police et les autorités poitevines ? La question reste ouverte… sûrement pas pour tout le monde !
Cependant, début mars, deux personnes sont interpellées puis placées trente-cinq heures en GAV avant d’être relâchées !
« Les investigations se poursuivent, indique le procureur de la République. Elles sont entre les mains de la PJ de Poitiers car les tags comportaient des menaces de mort contre le patron de la police locale. L’enquête a donc été confiée à un autre service. La PJ va s’attacher à déterminer le degré d’implication des deux jeunes relâchés : simples imitateurs ou tagueurs en guerre contre la police. »
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http://juralibertaire.over-blog.com/article-deux-relaxes-et-des-tags-a-poitiers-45584261.html
http://juralibertaire.over-blog.com/article-la-police-travaille-a-poitiers-46054546.html
http://juralibertaire.over-blog.com/article-leur-presse-ment-a-poitiers-46368839.html
Posted: février 15th, 2011 | Author: Epine noire | Filed under: Poitiers, Prison, Solidarité | Commentaires fermés sur Solidarité avec les prisonniers basques
Le 17 juillet, 80 personnes se sont rassemblées devant la prison de Vivonne, à l’appel de Askatasuna relayé par antirep86, en solidarité avec trois militants basques en grève de la faim depuis début juillet ! Maïté Aranalde, Joseba Fernandez Aspurz et Mattin Olzomendi menaient cette grève de la faim pour protester contre les conditions de détention. En particulier concernant les entraves au courrier, livres, CD ; réclamant des droits de visite durant le week-end et pas seulement du lundi au vendredi (dénonçant ainsi la dispersion et l’éloignement des prisonniers politiques basques et de leur famille, de leurs amis…) ; et en solidarité avec Arkaitz Agirregabira et Mikel Karrera, en grève de la faim à la prison de Bourg-en-Bresse depuis quasiment un mois.
A 13 h 30, le cortège s’est mis en place, les gendarmes (une bonne cinquantaine sans compter les membres de l’administration pénitentiaire et autres flicards armés de long téléobjectifs) demandent que l’on reste sur une butte d’herbe en face de la prison, nous dérogeons à cette demande et entamons le tour complet du centre pénitentiaire en nous arrêtant assez longuement devant chaque aile de la taule. Slogans, musique, chants, « discussions » avec les détenus dont deux prisonniers basques ! Les détenus insultent les gendarmes à l’extérieur, applaudissent les chants et acclament les manifestants, un drapeau basque fait même une brève apparition à travers les barreaux d’une cellule ! Ce parloir sauvage a permis aux amis, aux proches et aux membres de la famille d’apprendre que les trois détenus politiques basques avaient cessé leur grève de la faim, et de pouvoir « échanger » quelques mots !
Le 18 septembre, c’est une cinquantaine de personnes qui se rassemblent devant le centre pénitentiaire de Vivonne, à l’appel d’Askatasuna et Etxerat (l’association des familles des prisonniers basques), et relayé par antirep86. Ce rassemblement est organisé en solidarité avec Karrera Sarobe et Joseba Fernandez Aspurz, en grève de la faim depuis le 3 septembre, ainsi que Maïté Aranalde Ijurko et Saioa Sanchez Iturreta, depuis le 9 septembre ; protestant contre les violences, la recrudescence des sanctions disciplinaires et autres traitements humiliants qu’ils subissent depuis l’été au sein de la taule ; et ils remettent sur la table les revendications qu’ils avaient posées courant juillet.
Cette fois-ci, les gendarmes ne nous permettent pas de faire le tour de la prison, et nous restons cantonnés devant l’entrée de l’enceinte pénitentiaire ; un parloir sauvage se fait, mais seul le quartier des femmes est accessible aux voix et aux cris (permettant uniquement des échanges avec Maïté Aranalde Ijurko et Saioa Sanchez Iturreta) !
Posted: février 15th, 2011 | Author: Epine noire | Filed under: Poitiers, Police | 1 Comment »
Policer des lieux de vie, des souffles de vie, et des penchants insaisissables?
Un an après les «_évènements_» du fameux 10 octobre, la répression policière est toujours aussi présente sur les acteurs et actrices du mouvement social local.
En ce qui nous concerne, -et on le répète depuis le début- il n’y a pas réellement un avant et un après 10 octobre, c’est pour le reste de la population poitevine (une légère coupure s’est opérée : cristallisation autour de la personne de Papineau , chef de la police locale ) mais surtout sur la jeunesse que le pouvoir policier aiguise ses savoir-faire…
Rien ne doit se passer ici à Poitiers. Les flics débarquent rapidement sur les lieux de lutte : les squats sont délogés manu militari , les actions des lycéens et étudiants sont surveillés comme du lait sur le feu, et le contrôle incessant de personnes considérées à risque persiste,quoique l’on peut noter une certaine baisse
Bien entendu cette pression policière s’exerce prioritairement sur la jeunesse. Certes, les militants gauchistes et anarchistes sont visés ,mais cela va bien au delà du clanisme politique. C’est comme si il y avait une stratégie de biologiser la jeunesse afin de l’appréhender comme un corps étranger dans le but d’établir des schèmes de pensées et des systèmes de contrôle pour la diviser , l’isoler pour la mater plus facilement. Dans une ville ou il y a près de 30.000 étudiants, les contrôles de terreur sont assez simple à mettre en place, sous couvert de la protection de la jeunesse; on accentue les contrôles routiers les jeudis soirs , on affine les tests anti-drogues, on perquisitionne une chambre ou un studio pour moins d’un gramme de cannabis, on surveille des maisons ou des bouts de terre occupés, on fait des traquenards lors de la fête de la musique , on fait fermer les discothèques pour de fumeuses raisons de nuisances sonores , également les bars réputés pour être des lieux ou vont et viennent les militants gauchistes et/ou anarchistes, on coupe les subventions aux associations qui tentent de faire tenir ce qu’il reste encore de «_culture_». Tous les lieux sont appréhender comme des lieux d’agitations voire de fomentations révolutionnaires…
Depuis le début du mouvement contre la réforme de la retraite et son monde , l’attitude la police poitevine est intéressante a étudier, elle opère de manière très procédurière face aux actions menées par les syndicats et/ou militants gauchistes et anarchistes : donc elle prend un nombre incalculables de photos, filme tous azimuts,ne contrôle plus de manière systématique, sourit même…C’est assez curieux de sa part , sans doute que la consigne de la préfecture c’est de la jouer profil bas.
Par exemple lorsqu’un lycéen rend coup pour coup au chef de la police (car ce dernier l’a giflé) et se retrouve au commissariat face à des flics lui payant le café et lui demandant de passer l’éponge, on peut dire que la pression du mouvement social contre la réforme des retraites en plus de la présence d’un réseau luttant contre la répression policière et judiciaire semblent efficaces et peuvent faire reculer la police dans ces agissements. Cependant se cacher derrière la chaleur et le soutien que peuvent procurer un comité contre la répression ne nous fait pas occulter que ce changement de comportement en plein mouvement est quelque peut curieux. Nous verrons bien par la suite quelles tournures vont prendre les comportements de la police et bien entendu les réactions des personnes face à elle.
Ce qui est certain, il y a quelque chose qui s’est passé ces derniers mois : à savoir que toute une partie de la population poitevine (et pas seulement) est devenue hostile face à la police locale, une majorité connaissent le chef de la police M Papineau. Ce dernier s’est , en quelque sorte, «_starifié_» : qu’il soit honnit ou applaudit, il est devenu un «_notable_de la répression_» du spectacle local. Les jeunes (et moins jeunes également) poitevins peuvent poser un nom, personnifier le contrôle qui s’exerce dans leurs lieux de vie et de rencontres ; ce qui se ressent particulièrement dans leur comportement face aux flics maintenant, une hostilité grandissante.
Alors que personne ne se souvient du dernier chef de la police, celui ci, mis en place par le préfet raciste Tomasini,par une mise en spectacle de son autorité et de ses exactions ont ont la force d’occulter le fait que nombre de personnes déteste la police dans son ensemble , au profit d’une pensée toujours unique : «_y’en a des bien_» , «ils ne sont pas tous comme ça_» etc… Donc de servir d’épouvantail au sein de la police pour de larges franges de la population poitevine (surtout de sa frange militante) en attendant un remaniement , en le substituant par le bon flic de «proximité_», de gauche , le républicain.
Or nous considerons qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais flic (celui de la répression droitière/fasciste ou celui de la proximité de gauche),mais seulement des individus qui portent l’uniforme de la violence de l’ Etat républicain et s’organisent pour que les puissants de ce monde continuent de dominer : alors tous moyens sont nécessaires afin de canaliser des colères et les envies d’en finir avec les injustices. Il n’y a qu’a voir les comportements de la police des différents gouvernements de gauche depuis 1981: répression et récupération politique des mouvements issus des quartiers, des lois liberticides tel que LSQ, répression des mouvements ouvriers, du mouvement antinucléaire, du mouvement des chomeurs, soutien de plusieurs dictatures dans le monde…
Nous entendons, par ci par là, des rumeurs de changement de préfet en plus du départ de son poulain de flic ( car les deux suivent des carrières parallèles..)
Poitiers a beau être, une ville laboratoire de techniques d’appréhension et de prédation policière, des lieux de vie, des gestes et des rencontres en ont prouvé le contraire ; ces techniques policières pouvaient être décryptés ,déjouées et par conséquent mises en désuétude.
Posted: février 15th, 2011 | Author: Epine noire | Filed under: Poitiers, Urbanisme | Commentaires fermés sur A propos de Cœur d’agglo et de son monde
Travaux publics : promotion du pouvoir et domination
On est en plein dedans, dans les énormes travaux de rénovation urbaine de l’agglomération de Poitiers. C’est abrutissant, ça martèle, ça pilonne. Les ouvriers, techniciens et autres ingénieurs sont sur le pied de guerre.
Au départ, une écrasante majorité des habitants est favorable au projet de rénovation urbaine Cœur d’agglo.
En effet, quand on annonce que le centre de votre ville va être plus beau qu’avant, que les façades des immeubles historiques seront refaits à neuf, qu’il y aura moins de voitures, que le piéton sera roi… n’importe quelle personne vous dira qu’elle est pour, car ça rime avec « nouveauté ». Les panneaux avec les schémas en 3D montrent à quel point la ville sera belle et lisse ; les familles seront heureuses.
Mais entre les projections fantasmatiques des architectes et le quotidien des Poitevins, il y a un décalage sérieux. Il suffit de pas grand-chose, après tout, pour que les avis changent de ton. A peine les travaux entamés, on a vu de nombreuses personnes commencer à douter du projet, car à vrai dire il ne concerne pour l’essentiel que le centre-ville, C’est le quotidien qui a fait réagir les habitants : d’un coup leurs habitudes pour se déplacer en voiture ont changé, ils râlent. Ils parlent entre eux des galères dans les déplacements, des tilleuls abattus et du prix de cette rénovation (près de 25 millions d’euros). Les travaux font ressortir de terre une partie de l’histoire poitevine : la découverte de sarcophages médiévaux sous la place d’Armes…
Curieuse est cette manie de tout homme de pouvoir, en l’occurrence A. Claeys, le maire, de vouloir construire pour marquer de son empreinte son règne dans une ville, à petite échelle bien sûr, mais en lorgnant sur les passés glorieux des puissants – tel Mitterrand, de sa famille politique, Président-bâtisseur par excellence (l’Opéra-Bastille, l’Arche de la Défense, le Louvre et sa pyramide…). Les travaux d’Alain masquent quelque peu les difficultés économiques du secteur de la construction depuis le début de la crise, en 2008 (1).
Le plan se présente comme un bien d’utilité publique pour tous les habitants de Poitiers alors qu’il favorise en premier lieu ceux du Plateau.
Au-delà de la question de la durée des travaux, c’est réellement une conception –particulière – de la vie que la mairie et ses urbanistes promeuvent, avec clairement un alignement sur les affaires de la bourgeoisie locale. C’est ce que les sociologues appellent gentrification (ou embourgeoisement). En plus de l’augmentation des activités de services marchands, l’immobilier et les finances sont les leviers de la richesse de la zone littorale, en Poitou-Charentes. Les activités touristiques, les résidences secondaires du littoral qui poussent comme des petits pains (cf. Xynthia) sont également des sources de gains pour les tenants de l’économie locale (2).
Guerre territoriale : prévention et gestion des foules
Dans sa lettre mensuelle de novembre 2010 à ses administrés, A. Claeys déclare :
« Chacun peut en convenir, notre société fabrique de la violence. Deux leviers principaux s’offrent à nous pour la réduire : l’urbanisme et l’éducation. »
Ses propos font écho à ceux d’un autre spécialiste de la répression dans les banlieues :
« Il faut considérer aujourd’hui la prise en compte de la sécurité comme naguère celle de l’incendie, ce qui a conduit à constituer des règles de sécurité incendie. Tous les architectes ont parfaitement intégré les contraintes d’évacuation d’un bâtiment en cas d’incendie. Il appartient aux architectes de se former aux problèmes de sécurité, et donc d’intégrer les solutions dans leurs projets. »
L’auteur de ces immortelles lignes, Jean-Pierre Duport, un grand commis d’Etat, est spécialiste de l’habitat et de l’urbanisme. Préfet de Seine-Saint-Denis, puis de la région Ile-de-France, puis de Paris, puis président du Réseau ferré de France (autre symbole de sa compétence en matière de quadrillage du territoire), actuellement président d’une SA de HLM (Domaxis).
Ainsi, cette notion d’espace défendable ne s’applique plus seulement aux incendies mais est dirigée contre la délinquance urbaine. D’ailleurs, Duport (certainement homme de gauche !) fut, en 1997, chef de cabinet du ministre de l’Intérieur J.-P. Chevènement – qui avait qualifié l’ennemi de « sauvageons » contre lesquels il fallait se protéger.
C’est ce que Jean-Pierre Garnier qualifie d’« architecture de prévention situationnelle », c’est-à-dire aménager les lieux pour prévenir le crime.
Evidemment, ce n’est pas nouveau : du baron Haussmann, désireux d’avoir les émeutiers en ligne de mire depuis tous les carrefours, aux bitumeurs de Mai 68 faisant disparaître en quelques mois tous les pavés, en passant par le no man’s land des « fortifs » que franchissaient les apaches, les efforts urbanistiques pour circonscrire les pauvres et les « dangereux » ne manquent pas.
Ainsi, il y aurait un espace policé, composé de citoyens, et un autre (hors la cité) composé des « dangereux » contre lesquels il faut se protéger : s’il fallait un exemple confortant notre rejet de l’idéologie citoyenniste, nous le trouverions facilement dans l’examen de ces « rénovations urbaines » qui sont une preuve éclatante qu’il n’est de citoyens que dans le discours d’idéologues stipendiés.
Pour organiser cet espace policé se protégeant des sauvageons en les maintenant à la périphérie, il va falloir mettre en place une politique de protection faite d’équipements culturels, de policiers, de psychologues, d’éducateurs, etc.
Et, sur ce terrain, Poitiers est véritablement un laboratoire, avec ses trois têtes emblématiques (un préfet de police, un procureur de la République, un maire) dans un contexte sociologique fournissant un vivier sans fond d’éducateurs de tous ordres (voir autre texte).
Guerre contre les zones d’ombre où il y avait des traficotages de la survie ; guerre contre les pauvres, les précaires, les chômeurs, les zonards. Ne glorifiant en rien ce qu’était le centre-ville, nous pointons seulement que la bourgeoise locale souhaite à tout prix jeter ce qu’elle nomme les indésirables : ceux qui squattent avec leurs bières à la main les rues piétonnes, ceux qui fument leur spliffs de manière éhontée, ceux qui mendient pour deux sous, ceux qui font leur petits deals. Celles et ceux qui échappent aux contrôles policiers.
Poitiers se sent belle et on n’arrête pas de lui dire, de lui ressasser sa grandeur médiévale ; seulement elle a bien pris un coup de vieux, donc il a fallu la faire entrer dans la modernité avec un grand M. Comme maquillages, ce seront : la construction du parc technologique appelé Futuroscope, puis celle plus récente du quartier de la gare en une espèce de quartier d’affaires (pour l’instant, c’est un fiasco complet…) ; et, dernier projet en date, la construction de la LGV Poitiers-Limoges. D’ailleurs, El Mustapha Belgsir, vice-président du Grand Poitiers, a présenté à Cannes, en novembre dernier, le projet Cœur d’agglo au MAPIC (Marché international des professionnels de l’immobilier), qui consiste à attirer des enseignes commerciales, des promoteurs, des investisseurs susceptibles de s’implanter dans la région (3]).
L’urbaniste : un ennemi qui vous veut du bien
Comme on l’a dit précédemment, les urbanistes d’aujourd’hui ont dans leurs petits plans tout droit sortis de leurs petites têtes, non pas seulement la possibilité d’« embellir » une ville, un quartier ou une cité, mais aussi la possibilité de mettre en place des dispositifs et de gérer la circulation de flux humains et de marchandises. L’urbaniste est devenu un agent aussi redoutable qu’un agent du service de renseignement. Dans leur plan, la spécialisation est à l’œuvre : comme les milliers d’immeubles de véritables cités-dortoirs dans les années 60-80, la ségrégation spatio-temporelle et répressive est déjà pensée ; il lui faudra un label éco-construction pour que ce soit accepté par les babas cool, comme ça l’est déjà pour les projets d’éco-quartier (cf. Le futur projet d’éco-quartier de Magnals à Mignaloux-Beauvoir) (4). Pour le reste des quartiers populaires, on détruit des bâtiments afin de reloger les gens dans d’autres immeubles un peu moins déglingués (par exemple, des Couronneries aux Trois-Cités, ou bien des Trois-Cités aux Trois-Cités [sic]) ; et on favorise des logements sociaux de bas étage et on construit des maisons individuelles en bas des dernières tours qui restent encore debout pour des accessions à la propriété qui endettent des familles (pas forcément aisées, loin de là) sur plusieurs années. Il s’agit de disperser un peu plus loin ces classes dangereuses pour les rendre moins visibles et plus isolées. De les remplacer par un saupoudrage de petite bourgeoisie intellectuelle peu riche non plus, mais plus conforme idéologiquement
Dépossession de nos vies
C’est toujours le même schéma qui se produit : le citoyen-habitant est complètement dépossédé de l’élaboration des projets urbanistiques. Seuls les architectes, la mairie et ses gestionnaires de l’habitat de l’urgence sociale vont vous déclarer le contraire ; l’habitant, le démocrate/citoyen participatif a été bien entendu parce qu’il a réclamé (pétitions, requêtes, etc.) des rénovations ; parce que la loi de rénovation urbaine les a réclamées, et surtout parce que ces mêmes maîtres les ont voulues.
Cette dépossession des futures personnes qui vont peupler les nouveaux immeubles est à l’image de la place qu’elles ont au sein du processus de production de la société marchande et capitaliste.
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1. La Nouvelle République du 6/12/10, « Analyse : Ne pas rater Center parcs et la LGV ».
2. Voir les chiffres de l’INSEE sur la région Poitou-Charentes.
3. Poitiers magazine (mensuel d’information de la Ville de Poitiers) de décembre 2010 (n° 182) p. 13.
4. La Nouvelle République du 15/01/11, « L’éco-quartier des Magnals à l’horizon ».
Posted: février 15th, 2011 | Author: Epine noire | Filed under: Alentours | Commentaires fermés sur A propos de la tempête de Xynthia et sa gestion par L’Etat
1
Une tempête nommé Xynthia frappe plusieurs pays, surtout les pays d’Europe de la cote atlantique. La France est la plus touchée avec ses 53 victimes. Destruction de quartiers entiers, villages sinistrés, équipements publics ou privés endommagés etc… Suivi d’une détresse, de la peur, et d’une consternation. Les médias couvrent l’événement donc tout le monde en parle. Plusieurs départements sont touchés, mais c’est surtout la Vendée et la Charente-Maritime qui sont touchées. L’État d’urgence est décrété !
2
L’État fait de la communication, gère émotionnellement : les autorités se déplacent comme la présidente de région en Poitou-Charentes, ou bien le président de la république en personne. Ils réagissent..Ils sont sur place. Ils soutiennent les sinistrés. Ils font des promesses. Larmes de crocodiles.
3
L’état étant l’essence même de la sécurisation des biens s’active et pour cause : La tempête profita a quelques trainards du samedi soir de s’adonner aux joyeusetés des pillages de magasins de commerces du port de la Rochelle : tabacs, bouteilles d’alcool, vêtements, friandises et autres marchandises. Résultat des CRS bloquent sont postés a plusieurs endroits de la ville mais surtout là ou les pillages ont eu lieu : centre ville bourgeois.
4
La richesse du Poitou-Charentes provient essentiellement de ses cotes donc du département de Charente- maritimes, et de la spéculation financière dans le domaine de l’immobilier sur les zones côtières ( ile de ré etc….) , mais pas seulement , depuis quelques années dans les terres: Poitiers et Angoulême par exemple.
5
« L’état ne peut pas tout » est l’adage que partagerait Philippe Berre et Lionel Jospin, les boursicotages financiers de la bourgeoisie locale. Ces derniers n’ont pas la même perception des marges de manœuvres d’un État. Comme de nombreux camarades communistes libertaires/anarchistes par ailleurs.
6
Des autorités locales sont mise en cause, comme en Vendée ou l’ on parle de conflits d’intérêts financiers, politiques et de népotismes. De digues pas rénovées depuis plus d’un siècle et demi, de l’hypertrophie des permis de construire en des zones à risques, c’est-à-dire inondables alors même bien qu’une instance décrit ces dangers a venir si rien n’est fait…Des sinistrés attendent de l’aide. Le besoin de l’état se fait attendre, on ne voit que de lui larmes de crocodiles et des militaires.
7
Charron, petit port de pêche, village des coquillages, du marais poitevin est sinistré. L’état n’est pas là, les habitants s’organisent ; un homme vient les aider, il s’agit de Phillipe Berre* surnommé l’escroc. Arrivé déguisé avec des apparats d’un homme d’état en l’occurrence celui d’un haut fonctionnaire du ministère de l’agriculture,parvient, grâce aux deniers et autres machines de l’état a dégager les voies d’accès du village, a réquisitionné du carburant , a redonner le sourire aux habitants. Il se rend utile.
Démasqué par le maire jugeant louche, la rapidité avec laquelle une administration et une bureaucratie peuvent réagir pour son patelin s’informe et le balance. Direction prison de Vivonne. Malaise au village : il a fait ce que l’état n’a pas su ou pu faire a temps…
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Les technocrates de l’État travaillent : il font un quadrillage des zones inondables. La zone noire = plus de maison, en échange l’État offre 250.000 euros. Près de 1500 maisons ( dont 595 en Charente-Maritime) risquent d’être rayées de la carte. C’est la consternation mais surtout de la colère! Des habitants refusent ce quadrillage imposer par l’état :celui qui a travers ces instances locales a laisser-faire, laisser aller tant que le marché de l’immobilier flambait et construisait a tout va .
Curieux quadrillage lorsque l’on sait que des pans entiers de maisons sur ces communes très huppées ne seront jamais classées dans les zones noires comme sur l’ile de Ré ?
Caractère de classe : Riches, hommes politiques, stars du show bizness ont des villas qui coutent plus que le prix proposé par l’État , elles ne seront jamais en zone noir ( par exemple celle de Jospin a Ars-en-Ré ).Par contre, celles des pécheurs ou celles de la petite classe moyenne elles seront rasées.
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Les habitants s’organisent, des collectifs contre les destructions et la préservation du pays et du patrimoine se sont crées, et manifestent : 500 personnes aux Boucholeurs, 400 a Fourras ,500 à la Faute sur Mer ( Vendée ), 400 sur le Pont qui mène sur L’ile de Ré. Un préfet s’est fait molesté lors d’une réunion d’information .Les populations réclament le droit de rester vivre (l’enracinement) et demandent a être protéger par des digues. (Biopolitique)
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Face au mécontentement l’État recule un peu, joue le temps, le jeu de la division entre les communes et de l’expertise . Bien entendu des familles ont pris les 250.000 euros. Aujourd’hui même, rien n’est joué pour de nombreuses maisons. La vigilance continue. Même les assureurs suivent : les tarifs vont augmenter.
*Un film A l’origine (2009) retrace l’histoire de cet homme (rôle joué par l’acteur François Cluzet), qui a contribué a relancé la construction d’une portion d’autoroute dans la Sarthe, en se faisant passer pour un directeur de travaux publics. Il a ses détracteurs : celles et ceux qui l’a escroqués pour le financement, mais aussi beaucoup d’admirateur : des ouvriers ( anciens chômeurs et précaires ) le remercient car ils ont été formé grâce aux travaux sur l’autoroute ( ils ont toujours un boulot mais dans d’autres entreprises ) et aussi pour la relance d’une économie au niveau local. Ce qui crée toujours un malaise. Il est actuellement incarcéré à la prison de Vivonne.
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