Poitiers, octobre 2010

Posted: février 15th, 2011 | Author: | Filed under: Poitiers, Police | 1 Comment »

Policer des lieux de vie,  des souffles de vie,  et des penchants insaisissables?

Un an après les «_évènements_» du fameux 10 octobre, la répression policière est toujours aussi présente sur les acteurs et actrices du mouvement social local.
En ce qui nous concerne, -et on le répète depuis le début- il n’y a pas réellement un avant et un après 10 octobre, c’est pour le reste de la population poitevine (une  légère coupure s’est opérée : cristallisation autour de la personne de Papineau , chef de la police locale ) mais surtout sur la jeunesse que le pouvoir policier aiguise ses savoir-faire…
Rien ne doit se passer ici à Poitiers. Les flics débarquent rapidement sur les lieux de lutte : les squats sont délogés  manu militari , les actions des lycéens et étudiants  sont surveillés comme du lait sur le feu, et le contrôle incessant de personnes considérées à risque persiste,quoique l’on peut noter une certaine baisse
Bien entendu cette pression policière s’exerce prioritairement sur la jeunesse. Certes, les militants gauchistes  et anarchistes sont visés ,mais cela va bien au delà du clanisme politique.  C’est comme si il y avait une stratégie de biologiser  la jeunesse afin de l’appréhender comme un corps étranger dans le but d’établir des schèmes de pensées et des systèmes de contrôle pour la diviser , l’isoler pour  la mater plus facilement. Dans une ville ou il y a près de 30.000 étudiants, les contrôles de terreur sont assez simple à mettre en place, sous couvert de la protection de la jeunesse; on accentue les contrôles routiers les jeudis soirs , on affine les tests anti-drogues, on perquisitionne une chambre ou un studio pour moins d’un gramme de cannabis, on surveille des maisons ou des bouts de terre occupés, on fait des traquenards lors de la fête de la musique , on fait fermer les discothèques pour de fumeuses raisons de nuisances sonores , également les bars réputés pour être des lieux ou vont et viennent les militants gauchistes et/ou anarchistes, on coupe les subventions aux associations qui tentent de faire tenir  ce qu’il reste encore de «_culture_». Tous les lieux sont appréhender comme des lieux d’agitations voire de fomentations révolutionnaires…

Depuis le début du mouvement contre la réforme de la retraite et son monde ,  l’attitude la police poitevine est  intéressante a étudier, elle opère de manière très procédurière face aux actions menées par les syndicats  et/ou  militants gauchistes et anarchistes : donc elle prend un nombre incalculables de photos, filme tous azimuts,ne contrôle plus de manière systématique, sourit même…C’est assez curieux de sa part , sans doute que la consigne de la préfecture c’est de la jouer profil bas.
Par exemple lorsqu’un lycéen rend coup pour coup au chef de la police (car ce dernier l’a giflé) et se retrouve au commissariat face à des flics lui payant le café et lui demandant de passer l’éponge, on peut  dire que la pression du mouvement social contre la réforme des retraites en plus de la présence d’un réseau luttant contre la répression policière et judiciaire semblent efficaces et peuvent faire reculer la police dans ces agissements. Cependant se cacher derrière la chaleur et le soutien que peuvent procurer un comité contre la répression ne nous fait pas occulter que ce changement de comportement en plein mouvement est quelque peut curieux. Nous verrons bien par la suite quelles tournures vont prendre les comportements de la police et bien entendu les réactions des personnes face à elle.
Ce qui est certain, il y a quelque chose qui s’est passé ces derniers mois : à savoir que toute une partie de la population poitevine (et pas seulement) est devenue hostile face à la police locale, une majorité connaissent le chef de la police M Papineau. Ce dernier s’est , en quelque sorte, «_starifié_» : qu’il soit honnit ou applaudit, il est devenu un «_notable_de la répression_» du spectacle local. Les jeunes  (et  moins jeunes également) poitevins peuvent poser un nom, personnifier le contrôle qui s’exerce dans leurs lieux de vie et de rencontres ; ce qui se ressent particulièrement dans leur comportement face aux flics maintenant, une hostilité grandissante.
Alors que personne ne se souvient du dernier chef de la police, celui ci, mis en place par le préfet raciste Tomasini,par une mise en spectacle de son autorité et de ses exactions ont ont la force d’occulter le fait que nombre de personnes déteste la police dans son ensemble , au profit d’une pensée toujours unique : «_y’en a des bien_» , «ils ne sont pas tous comme ça_» etc… Donc de servir d’épouvantail au sein de la police pour de larges franges de la population poitevine (surtout de sa frange militante) en attendant un remaniement , en le substituant par le bon flic de «proximité_», de gauche , le républicain.
Or nous considerons qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais flic (celui de la répression droitière/fasciste ou celui de la proximité de gauche),mais seulement des individus qui portent  l’uniforme  de la violence de  l’ Etat républicain  et  s’organisent pour que les puissants de ce monde continuent de dominer : alors tous moyens sont nécessaires afin de canaliser des colères et les envies d’en finir avec les injustices. Il n’y a qu’a voir les comportements de la police des différents gouvernements de gauche depuis 1981: répression et récupération politique des mouvements issus des  quartiers, des  lois liberticides tel que LSQ, répression des  mouvements ouvriers, du mouvement antinucléaire, du mouvement des chomeurs, soutien de plusieurs dictatures dans le monde…
Nous entendons, par ci par là, des rumeurs de changement de préfet en plus du départ de son poulain de flic ( car les deux suivent des carrières parallèles..)
Poitiers a beau être, une ville laboratoire de techniques d’appréhension et de prédation policière, des  lieux de vie, des gestes et des rencontres en ont prouvé le contraire ; ces techniques policières pouvaient être décryptés ,déjouées et par conséquent mises en désuétude.


One Comment on “Poitiers, octobre 2010”

  1. 1 L'ALSACE LIBERTAIRE » Communiqué de l’Epine Noire said at 14:01 on janvier 6th, 2012:

    […] [2]http://epinenoire.noblogs.org/?p=57 […]