A propos du Squat « Le Con » courant juin à Poitiers

Posted: janvier 17th, 2012 | Author: | Filed under: Expulsion, femmes, homosexualités, genres, Logement/squat, Poitiers | Commentaires fermés sur A propos du Squat « Le Con » courant juin à Poitiers

« Nous, occupants de l’immeuble situé au 89 de la rue des Feuillants depuis près de deux semaines, avons ouvert ce lieu au public le 15 juin après avoir prévenu le voisinage de notre présence.
Notre démarche est politique. Nous entendons faire de cette habitation un lieu d’échange et de rencontres : repas de quartier, friperie, expressions diverses… Nous vous invitons à venir participer à différents débats ainsi qu’à proposer des sujets de discussion. Nous souhaitons nous organiser sur l’initiative de chacun et chacune afin de nous réapproprier, à notre mesure, la ville, le temps et l’espace. A très bientôt ! »

(communiqué d’ouverture des squatteur-euse-s du « con »)

Un groupe d’individuEs considéré comme proche de « la mouvance anarchiste » -selon les merdias poitevins-, a ouvert une maison à Poitiers à partir de la mi-juin. L’occupation du lieu a été plutôt courte ; en effet après plusieurs tentatives d’intimidation de la part de la police, de Logiparc (bailleur sociale propriétaire des murs de cette maison) [1] , de mensonges à répétitions dans la presse locale [2], d’une décision d’expulsion délivré extrêmement rapidement ; la joyeuse bande d’occupantEs à quitter les lieux dans la nuit du 23 au 24juin. Bien sûr la police (en nombre) est intervenue à environ 3h du matin durant le déménagement, en s’introduisant dans la maison sans huissier de justice, l’ensemble des personnes présentes ont réussit à faire pression et à sortir sans qu’une seule identité n’est pu être récupérer par les pandores.[3]
Ce lieu a permis de rencontrer des voisins, d’organiser des bouffes collectives, une projection, et des débats. Mais surtout elle a permis à un grand nombre de personnes  de se rencontrer et à se connaitre ; créant une dynamique et des envies que ni les flics ni la presse et autres juges ne pourront enrayer. Nous prenons bonne note que ni la mairie, ni la police et autres personnalités influentes poitevines ne nous laisserons ouvrir un lieu [4], face à la restructuration urbaine poitevine nous continuerons les hostilités à leur encontre.
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Haro sur l’alcoolisme étudiant… (Et pas seulement)

Posted: janvier 17th, 2012 | Author: | Filed under: contrôle social, corps, santé, Poitiers | 1 Comment »

« Si tu donnes du vin à boire à la Montagne,
Elle danse. Vraiment la vigne est sans défaut.
Je ne regrette pas de l’avoir pour compagne :
Comment avoir sans vin, l’éducation qu’il faut ? »
Omar Khayyām .

La même ritournelle des administrateurs : occuper le terrain médiatique sur des thèmes aussi futiles et ressassés en cette période d’un retour en force de l’ordre morale et d’un puritanisme nauséabond. Cette fois-ci c’est la nouvelle rectrice de l’académie de Poitiers Martine Daoust, transfuge de Limoges, qui souhaite s’occuper des jeunes et de leurs penchants pour l’alcool.

Gestion et  contrôle « sanitaire »

Nommée par l’Etat (en conseil des ministres) à la tête de l’académie de Poitiers, Mme Daoust souhaite frapper un grand coup dans les habitudes alcooliques des étudiants de Poitiers en pondant un rapport, pour le compte du ministère de l’éducation supérieur de Valérie Pécresse (Mme LRU) sur les soirées étudiantes et week-end d’intégration [1].
Ce rapport est un cas d’école de doses de rappels par des  sur l’alcoolisme et ses impacts dans la vie  des individus et de leur communauté ; des moyens pour y remédier. On retrouve des termes comme « cadre », « contrôle », « dispositifs », « gestion de l’ivresse ».Ou bien encore pour ne pas paraître trop infantilisant «  prévention », « sensibilisation ».
Ce rapport qui est un tremplin pour une éventuelle loi  qui régirait toutes les soirées étudiantes dans des lieux publics! Fort heureusement plusieurs associations et organisations étudiantes ont accueilli avec scepticisme ce rapport comme projet de loi.

Poitiers, cible idéale pour l’infantilisation

Mme Pécresse a décidé de s’attaquer à un domaine où les jeunes avaient encore une assez grande marge de manœuvre d’autonomie dedans ou en dehors de cadres institutionnels ou non : organiser des soirées pour être avec des ami.es, susciter des rencontres, boire comme bon leur semble. Que ce rapport soit rédigé par la rectrice de l’académie de Poitiers a un sens assez particulier. Ville étudiante par excellence, Poitiers est un terrain parfait : l’esprit rabelaisien de la grosse cuite et de la rencontre fortuite du jeudi soir ou du week-end y sont prédominants.
Ce qui montre à quel point ce rapport est, en plus d’un retour en force de l’ordre moral (ne bois pas de l’alcool sinon la goule te guette !) d’une campagne hypocrite, car il existe déjà des cadres juridiques qui gèrent la vie nocturne, des associations qui font de la prévention ou  d’aide des victimes de manœuvres dégradantes et autoritaires des bizutages etc.
Contrairement à ce que pense Mme Daoust (spécialiste des phénomènes additifs relatifs à l’alcool et présidente d’honneur de la Société Française d’alcoologie [2]) et/ou au sociologue qui pense qu’il y a un lien entre esprit de compétition capitaliste, anomie sociale et taux d’alcoolisme, les étudiants et autres jeunes savent se prendre en charge… Pas besoin de marquer encore une fois le caractère biopolitique des dispositifs de contrôle en matière de santé publique qui généralement s’exercent sur les classes populaires (comme ce fut le cas au XIXème siècle contre « l’alcoolisme ouvrier » à Paris).

« Tuer  le monde de la nuit Pictave »

Ce qui se joue, c’est bien plus que la gestion de l’alcoolisme chez les étudiants, mais du monde de la nuit à Poitiers. Déjà, les professionnels s’étaient inquiétés du nombre de fermetures administratives de leurs bars ou boites (il y avait même eu un débat au Confort Moderne entre quelques professionnels et sociologues sur l’avenir des nuits poitevines).

Derrière cette prétention de protéger les étudiants, les autres catégories sociales sont également visées.
A bien y regarder, c’est d’une certaine cohérence : fermer des bars sous des prétextes douteux, pondre des rapports pour obliger les étudiants et autres jeunes de déclarer une fête en préfecture comme pour aller déposer une manif’, l’arrivée de ces nouveaux keufs appelés « patrouilleurs », rénovation urbaine (embourgeoisement) du centre-ville.
Tout doit être sous contrôle : tous les lieux, des places ou les moments où des groupes, des collectifs émergent ou se retrouvent.

Cache-misère pour Mme Daoust

C’est vrai que si elle a été nommée en conseil des ministres, Martine Daoust n’a pas été élue par le Conseil d’administration pour enrayer la politique des suppressions de postes dans l’éducation dans la région. Sans Broncher, elle est l’instigatrice de quelques centaines suppressions de postes dans le premier ou second degré et aussi de la prolifération d’emplois précaires [3].

[1] Rapport disponible en ligne.
http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2011/56/8/Rapport_Daoust_169568.pdf

[2] SFA
http://www.sfalcoologie.asso.fr/page.php?choix=A1

[3] Ouste Daoust
http://www.rezocitoyen.org/ouste-daoust.html


De la repression à Poitiers… en 2011…

Posted: janvier 17th, 2012 | Author: | Filed under: contrôle social, Poitiers, Police, répression judiciaire, Répression/contrôle social, Violences policières | Commentaires fermés sur De la repression à Poitiers… en 2011…

Dans la ville où la bonhomie et les lieux policés ne sont que façades, les arrestations, les procès, les incarcérations sont toujours de mises.  Depuis le dernier numéro, plusieurs copains ou copines ont encore eu à faire avec la justice et sa police, certaines affaires ne sont pas encore closes, des instructions traînent toujours…Nous dressons donc dans ce numéro un bref récapitulatif des affaires survenues depuis le début de l’année.

Le 27 Janvier, A. passait en procès au TGI de Poitiers pour diffamation envers  JF Papineau et « sa » police ; elle avait était interpellée le 22 Juin 2010 pour avoir collé des affiches comprenant ce texte : “FÊTE DE LA MUSIQUE, tabassage gratuit de la police envers des passants place de la Liberté sous la direction de Papineau. Est-ce normal ?”. Le 21 Juin 2010 6 personnes étaient interpellées violemment par la police, et avaient été accusés d’outrage, de rébellion et de violences sur les kisdés.
Elle est condamnée à 500 euros d’amende avec sursis, à 500 euros de dommages et intérêts à JF Papineau et à lui verser 600 euros pour ses frais d’avocats.

Dans la nuit du 5 ou 6 Janvier 2011, C. est invité à sortir d’une soirée par les flics, il sort : il est alors interpellé pour ivresse sur la voie publique, menotté puis inculpé d’outrage et de rébellion. Il est convoqué le 18 Février au TGI de Poitiers, il est condamné à 3 mois de prison ferme. Notons que le procureur réclamé 70 jours/amende, mais  le juge connaissant C. pour l’affaire dite du «  21 juin 2010 » (et ayant déjà était incarcéré pour cette dite affaire) décide de le renvoyer en taule.
C. fait appel de cette décision de justice, il passe devant la cour d’appel le 24 Juin 2011 et est condamné à 3 mois de prison avec sursis assortis de 180H de TIG.

Gérard, ayant déjà était condamné en 2009 à verser 53000 euros à JC Decaux ainsi qu’a 10 mois de sursis (et ayant déjà fait 2 mois et demi de taule en préventive pour cette affaire). Il est passé, le 16 février, devant la cour d’appel de Poitiers qui a confirmé cette peine.

Le 18 Février, N. était convoqué devant la cour d’appel de Poitiers à la demande de JF Papineau, dans le cadre de l’affaire dite « du 21 Juin 2010 » où N. avait était incarcérée et condamnée à 2 mois de sursis, une amende « solidaire » (que les condamnéEs doivent payées ensemble, et des dommages et intérêts à JF Papineau. Lors du procès en appel le procureur réclame à son encontre 8 mois de prison dont 6 de ferme et l’oblige à indemniser ses victimes (les flics), le tribunal confirme sa peine le 24 mars (2 mois de sursis et 300 euros à verser à JF Papineau).

Le 5 Février, 7 personnes sont interpellées et placées en GAV (des perquiz ont lieux), suite à une manif nocturne (…). Ils sont alors inculpés « de rassemblement illicites en vue de commettre des dégradations ou des violences sur personnes et agents dépositaires de la force publique à l’aide de briquets, de fumigènes, d’engins explosifs et incendiaires… », il s’agit là de la première utilisation de la loi « anticasseurs » sur Poitiers. Ils sont convoqués le 31 Mars au TGI de Poitiers, l’audience y est alors reportée au 12 Mai ; les avocats tentent de jouer sur la rétroactivité de la loi sur les GAV et essayent de faire annuler les contenus des GAV et en particulier des interrogatoires, le rendu est alors fixé au 16 Juin puis est de nouveau reporté au 30 juin. Le contenu des GAV est alors annulé, hormis les perquisitions, autres déclarations de la poukave et les PV des kisdés. L’audience est ensuite fixée au 1er septembre, les prévenus ne se présentant pas, Le procès est à nouveau repoussé au 1er Décembre, et ils ne sont dorénavant plus que deux à devoir se présenter.

Dans la nuit du 13 au 14 mars 2011, trois personnes sont interpellées sur le campus de Poitiers, elles sont placées en GAV ( 2 perquisitions ont été effectués). Les faits qui leur sont reprochés : « destructions et dégradations sur du mobilier urbain (sucettes et abribus JC Decaux) » Elles sont convoquées à une comparution de reconnaissance préalable de culpabilité. Deux sont convoquées le 17 Mars pour la CRPC, mais l’une d’elle la refuse et n’a jamais eu de suites pour le moment, l’autre doit payer une amende de 80 euros. Le dernier quant à lui était convoqué en CRPC le 23 Juin, il l’a refusée et est passé en procès, il écope de 850euros à verser à JC Decaux et de 300 euros d’amende.

Durant le mois de mai un copain a été placé en GAV pour une vidéo publié sur internet intitulée « Poitiers street duel » (la vidéo a depuis été censurée par dailymotion…) ; il s’agissait d’un montage vidéo alternant des samples de films et de journaux télévisés sur fond d’images de la repression locale. Généreusement outragé, notre cher JF Papineau n’a bien sûr pas tarder à porter plainte ainsi que la préfecture pour menaces de mort et menaces d’atteinte à l’intégrité physique. Notre compagnon a aussi été interrogé sur l’Epine Noire, ainsi que sur le site internet «Ni dieu ni maître en Poitou». Nos bons flicards n’ont pas manqué de lui proposé un pti taf rémunéré en échange d’infos sur un certain milieu dont les porcs le considéraient proche ! Il en sortira assez rapidement (8h de GAV et une perquisition plus tard) sans poursuite et sans rémunération.
Le 30 novembre, la police a mené une perquisition dans un appartement de Poitiers, ils ont interpellés J. qui a été placé en GAV pour une dizaine d’heures. Il est mis en examen pour « complicité de menace de mort » et « atteinte à l’intégrité d’un représentant de la force publique »; dans le cadre de l’instruction sur les menaces de mort à l’égard de JF Papineau et en particulier concernant la video… aucune date de procès n’est pour le moment fixé.

Le Samedi 5 Novembre, une cinquantaine de personnes ont occupé une maison à Poitiers, (cf article concernant cette occupation), les flicardEs n’ont pas tardé à pointer leur bout de nez et de tazer. Ils/elles ont interpellées 47 personnes et les ont placés en GAV. 5 ressortent sous contrôle judiciaire et sont bien gentiment conviés à se rendre au tribunal le 8 Décembre pour se défendre de l’accusation de “participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens”, ainsi que pour l’un des mis en examen “usurpation d’identité”.

Certaines affaires ont été volontairement omises par les membres de L’Epine Noire et d’autres à la demande des intéresséEs eux-mêmes. Mais nous affirmons notre solidarité avec ces derniers, dernières.

Dans le numéro précèdent nous avions évoqués des convocations dans le cadre de l’instruction concernant le « 10 octobre 2009 » de Poitiers, nous n’avons pour le moment pas eu vent de nouvelles convocations ou de quelconques mise en examen. L’instruction sur les tags menaçant JF Papineau et d’autres têtes poitevines est toujours en cours. Une nouvelle instruction a d’ailleurs été lancée, suite à un collage d’affiches dans Poitiers comportant ce texte : « Ici, tout le monde sait qui doit être expulsé ! Poitevin-E émeutes toi ! Setbon Tomasini hors de nos vies. » (Tomasini étant le préfet et Setbon son secrétaire général); une plainte doit être prochainement déposé (si ce n’est pas déjà fait), et la flicaille a procédé à des relevés d’empreintes (digitales et génétiques sur les affiches).

Pour plus d’infos concernant ces festivités passées et à venir, consulter le site http://www.antirep86.fr.

NOUS AFFIRMONS NOTRE SOLIDARITE AVEC TOU-TE-S LES INCULPE-E-S, ET TOU-TE-S LES INCARCERE-E-S !


Livraison web Epine Noire de noël 2011

Posted: décembre 25th, 2011 | Author: | Filed under: General, Poitiers | 1 Comment »

Décembre 2011

Le numéro 0 de ce journal date de février 2011… À ce moment-là, des peuples, de l’autre côté de la Méditerranée, commençaient à ébranler l’ordre établi depuis bien trop longtemps. Cependant, tout est fait pour endiguer les élans d’émancipations populaires et révolutionnaires, depuis la région minière de Gafsa jusqu’à la place Tahrir, au Caire, en passant par la ville Benghazi. Et ce par tous les moyens : par des interventions militaires de puissances occidentales comme la France, ou par les élections qui scellent le mariage entre la domination du capital et de l’islam partidaire.

Cette période de frénésie consumériste aux Cordeliers, pour les fêtes de fin d’année, est marquée par la mainmise des bureaucrates de Bruxelles. Comme le disait Henri Lefebvre, « chaque bureaucratie aménage (s’aménage) son espace. Elle le jalonne, elle le marque. Il y a l’espace fiscal, l’espace administratif, l’espace juridique ».

Fini les séducteurs et le spectacle à la Berlusconi, voici venu le temps de l’austérité des cravates ! Et de deux injonctions : sauver la monnaie européenne et les banques de la crise, et mettre en place des gouvernements d’union nationale comme en Italie ou en Grèce – qui voit l’extrême droite au pouvoir aux côtés de la gauche de gestion. Parallèle sordide mais évocateur : ça rappelle la période de l’«union sacrée» d’avant la première boucherie mondiale, qui sonna le glas des luttes contre le capital pour un long moment. C’est, en quelque sorte une version moderne du sabre et du goupillon : la Police et l’Économie.
L’alliance de classes demandée par la bourgeoisie est remise en cause chaque jour – par exemple par les prolétaires chinois ; ou ici même, en Poitou-Charentes, par des salariés lorsqu’ils et elles voient des usines fermer, des emplois être supprimés (comme à Aubade, New Fabris, Valeo, à la Snecma ou aux Fonderies du Poitou).
Encore une fois seront évoqués et décortiqués ici les processus et dispositifs répressifs mis en œuvre contre toute tentative pour ne pas se résigner à cet ordre capitaliste et marchand qui n’hésite pas à parer de vert ses villes pour masquer la réalité de sa logique : le profit.

Noël ne sera pas, pour nous, placé sous le signe de la fête, mais pas non plus sous celui de la défaite. Que ce soit par rapport aux projets de rénovation urbaine « Cœur d’agglo » – au centre des stratégies du groupe Vinci – et de construction de la LGV ; contre l’enfermement ; ou contre le nucléaire, ce colosse de l’énergie mortifère qui induit une société avec une présence accrue de flics dans les rues et les transports publics (voir celle des CRS au marché de Noël à Poitiers).

En passant, une pensée aux inculpé-es de la guerre sociale en cours…

Bref, décidément, s’il était largement temps que sorte ce nouveau numéro, ce ne sera en tout cas jamais trop tard.

A consulter ici :

http://epinenoire.noblogs.org/files/2011/12/EN1.pdf


Débat : question urbaine ou question sociale? Vendredi 3 juin, 18h, Salle Jouhaux

Posted: mai 26th, 2011 | Author: | Filed under: Poitiers, Urbanisme | Tags: , , , | Commentaires fermés sur Débat : question urbaine ou question sociale? Vendredi 3 juin, 18h, Salle Jouhaux

Conférence de J-P Garnier à Poitiers 3/06/2011 by Epinenoire on Mixcloud

Conférénce J-P Garnier


Journée nationale d’actions contre la répression et les violences policières le 19 mars 2011

Posted: février 15th, 2011 | Author: | Filed under: Poitiers, Police, Prison, Solidarité | Commentaires fermés sur Journée nationale d’actions contre la répression et les violences policières le 19 mars 2011

A l’issue du forum antirépression organisé par le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux qui s’est tenu les 13 et 14 novembre, les participants, dont les représentants de divers comités hexagonaux, ont décidé de la tenue d’une Journée nationale d’actions contre la répression et les violences policières, le 19 mars 2011.

« Face à la multiplication des intimidations, violences policières, interpellations, condamnations de toutes sortes qui dessinent un peu partout un ordre policier généralisé est sortie des discussions l’idée d’une journée de mobilisation en France contre les politiques sécuritaires en cours ou à venir.
Les participants au forum de Poitiers appellent donc tous les collectifs et les personnes luttant contre la répression à faire du samedi 19 mars 2011 une Journée nationale d’actions contre les politiques sécuritaires, au travers d’initiatives qu’ils auront décidées localement, afin de faire connaître et de développer les diverses luttes existantes en favorisant leur coordination, et de construire une mobilisation contre toutes les formes de répression.
Merci de diffuser cet appel massivement autour de vous. Pour tout renseignement, contacter antirep86@free.fr »

Il nous paraît utile de rappeler ici quelles sont les bases du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux en publiant quelques extraits de sa plate-forme :

• « La répression actuelle n’est pas spécifiquement poitevine, mais se développe partout à l’échelle mondiale. C’est pourquoi la politique sécuritaire française doit être replacée dans le contexte européen – il s’agit d’une mise en conformité avec les normes répressives en vigueur dans la “forteresse Europe”.

• Elle correspond à une offensive généralisée des classes dominantes contre les classes populaires, pour favoriser une phase d’expansion du capitalisme et profiter de la relative faiblesse des mouvements sociaux. Le comité considère donc la “violence” pointée par les gouvernants pour exercer une répression comme devant être replacée dans le contexte d’une société aux rapports entre les classes eux-mêmes très violents : la violence est d’abord celle des rapports sociaux existants.

• (…) Le comité s’inscrit donc comme partie prenante, à sa modeste échelle, dans les tentatives faites pour inverser ce rapport de forces, dans une optique anticapitaliste ; il cherche à favoriser une dynamique sociale contribuant à une jonction entre les différentes luttes menées sur Poitiers et sa région, à partir de la répression exercée contre elles (…), car seule la création d’un rapport de forces favorable peut permettre de gagner dans une lutte, ou du moins déjà de faire reculer le pouvoir (…).

• La répression aux multiples facettes qui s’exerce aujourd’hui dans l’hexagone ne peut en aucun cas être analysée comme une “dérive” par rapport à une situation antérieure “normale”. Cela fait de nombreuses décennies que, de loi d’exception en loi d’exception, d’extension en extension de la législation répressive, les gouvernements qui se sont succédé ont accompagné, chacun à leur manière, les offensives patronales pour “restructurer l’économie” (c’est-à-dire baisser le prix de la main-d’œuvre) et prévenir les velléités de révolte susceptibles d’en découler (les différentes réformes de l’enseignement allant elles aussi dans ce sens). De même, l’action policière actuelle est à dénoncer non comme une “dérive” ponctuelle, mais comme s’inscrivant dans une logique coercitive d’envergure.

• Elle est essentiellement préventive : il s’agit de faire peur, de dissuader les jeunes mais aussi plus largement tous les salariés, les chômeurs, etc., de se politiser et d’agir. On assiste à une remise en cause de plus en plus évidente de la liberté d’opinion – le délit d’opinion venant s’ajouter à tous les moyens d’action aujourd’hui laissés à la libre disposition des forces de l’ordre. D’une part, la police anticipe, sans attendre qu’un quelconque fait ait justifié son intervention, en s’en prenant avec de moins en moins de retenue aux personnes qui, par leurs idées ou leur style de vie, refusent l’ordre établi. D’autre part, le pouvoir prépare sans cesse de nouveaux dispositifs législatifs visant à empêcher toute occupation du terrain politique par des mouvements contestataires radicaux. C’est pourquoi le comité estime avoir un rôle de solidarité mais aussi de politisation à jouer, en ce qu’il peut par ses interventions susciter des débats et aider à une réflexion dépassant le cadre de l’antirépression au sens strict.

La structure du comité

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux est composé d’individus et soutenu par les associations, les partis ou les syndicats qui le désirent. Cette structuration basiste est fondamentale car si le comité devenait un jour un enjeu pour certaines structures organisationnelles, quelles qu’elles soient, et finissait par n’être plus qu’un cartel d’organisations il serait dévoyé de son objectif originel et perdrait toute efficacité et dynamique. (…) Mais nous gardons à l’esprit que des préoccupations électorales aussi bien que la position d’opposants à un pouvoir de droite peuvent jouer dans le relatif “succès” du comité aujourd’hui – succès dont nous nous réjouissons. Quoi qu’il en soit, la démarche du comité n’est pas d’aller à la pêche aux signatures, et, de même, il n’amendera pas les principes de base qu’il défend pour en obtenir davantage.

Ses positionnements de base

• Le comité défend tous les acteurs et actrices des mouvements sociaux contre la répression menée à leur encontre, sans opérer de tri entre les “bons” et les “mauvais” en fonction de leur culpabilité ou de leur innocence supposée. Ce positionnement ne signifie pas l’absence de critiques à l’égard des actions menées, et moins encore une adhésion obligatoire ou obligée à elles ; en revanche, le comité manifeste sa solidarité envers toutes et tous face à la répression ; nous les soutenons contre ce que l’appareil d’Etat leur fait, pas pour ce qu’ils et elles ont ou n’ont pas fait.

• Le comité dénonce les manœuvres du pouvoir visant à criminaliser tour à tour des fractions de la population – les jeunes, les libertaires, les marginaux… – en les étiquetant aujourd’hui “extrémistes”, “anarchistes” ou “anarcho-autonomes”, et demain autrement ; et il n’aura de cesse de rappeler que les politiques répressives, une fois installées par un pouvoir quel qu’il soit, peuvent s’exercer contre n’importe qui. »


Des petits tags et puis s’en vont…

Posted: février 15th, 2011 | Author: | Filed under: Poitiers, Police | Commentaires fermés sur Des petits tags et puis s’en vont…

Fin 2009 – début 2010, plusieurs vagues de tags sont venues orner les murs de Poitiers. Tags de solidarité aux incarcérés/incendiaires du CRA de Vincennes, tags d’insultes, de menace de mort à l’encontre des flics et notamment de Jean-François Papineau (directeur de la sûreté départemental) ; ont largement fleuri et ainsi redécoré les murs, devenus bien trop aseptisés depuis l’arrivée du maire Alain Claeys (qui lui non plus n’a pas été épargné par ces tags). D’ampleur plus ou moins importante, ces vagues de tags ont plusieurs fois défrayé la chronique, mais la police, la préfecture ainsi que la mairie ne se sont jamais réellement prononcées sur ces actes :
« En parler, c’est donner encore un écho à ces inscriptions. C’est exactement ce qu’ils recherchent. C’est devenu leur nouveau jeu, relève un policier. Faut-il pour autant passer sous silence des inscriptions qui barrent de nombreux murs du centre-ville et qui, fait aggravant, profèrent des menaces de mort directes ? Les faits durent depuis plusieurs mois et ciblent plus particulièrement le patron de la police. Les inscriptions, d’abord confidentielles, deviennent de plus en plus visibles. Elles s’affichent désormais jusque sur le commissariat ou la mairie. Difficile de ne pas réagir. C’est pourtant le choix des autorités malgré la gravité des propos tenus. Le préfet, représentant de l’Etat et garant de l’ordre public, n’a pas souhaité réagir à notre sollicitation. Le directeur de la police non plus. Il avait déjà fait savoir qu’il portait plainte à chaque attaque. Quant au maire de Poitiers, il renvoie à un précédent communiqué qui rappelait à chacun ses responsabilités. »
Artistes en manque de radicalité ou activistes radicaux s’amusant à provoquer la police et les autorités poitevines ? La question reste ouverte… sûrement pas pour tout le monde !
Cependant, début mars, deux personnes sont interpellées puis placées trente-cinq heures en GAV avant d’être relâchées !
« Les investigations se poursuivent, indique le procureur de la République. Elles sont entre les mains de la PJ de Poitiers car les tags comportaient des menaces de mort contre le patron de la police locale. L’enquête a donc été confiée à un autre service. La PJ va s’attacher à déterminer le degré d’implication des deux jeunes relâchés : simples imitateurs ou tagueurs en guerre contre la police. »
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http://juralibertaire.over-blog.com/article-deux-relaxes-et-des-tags-a-poitiers-45584261.html
http://juralibertaire.over-blog.com/article-la-police-travaille-a-poitiers-46054546.html
http://juralibertaire.over-blog.com/article-leur-presse-ment-a-poitiers-46368839.html


Solidarité avec les prisonniers basques

Posted: février 15th, 2011 | Author: | Filed under: Poitiers, Prison, Solidarité | Commentaires fermés sur Solidarité avec les prisonniers basques

Le 17 juillet, 80 personnes se sont rassemblées devant la prison de Vivonne, à l’appel de Askatasuna relayé par antirep86, en solidarité avec trois militants basques en grève de la faim depuis début juillet ! Maïté Aranalde, Joseba Fernandez Aspurz et Mattin Olzomendi menaient cette grève de la faim pour protester contre les conditions de détention. En particulier concernant les entraves au courrier, livres, CD ; réclamant des droits de visite durant le week-end et pas seulement du lundi au vendredi  (dénonçant ainsi la dispersion et l’éloignement des prisonniers politiques basques et de leur famille, de leurs amis…) ; et en solidarité avec Arkaitz Agirregabira et Mikel Karrera, en grève de la faim à la prison de Bourg-en-Bresse depuis quasiment un mois.
A 13 h 30, le cortège s’est mis en place, les gendarmes (une bonne cinquantaine sans compter les membres de l’administration pénitentiaire et autres flicards armés de long téléobjectifs) demandent que l’on reste sur une butte d’herbe en face de la prison, nous dérogeons à cette demande et entamons le tour complet du centre pénitentiaire en nous arrêtant assez longuement devant chaque aile de la taule. Slogans, musique, chants, « discussions » avec les détenus dont deux prisonniers basques ! Les détenus insultent les gendarmes à l’extérieur, applaudissent les chants et acclament les manifestants, un drapeau basque fait même une brève apparition à travers les barreaux d’une cellule ! Ce parloir sauvage a permis aux amis, aux proches et aux membres de la famille d’apprendre que les trois détenus politiques basques avaient cessé leur grève de la faim, et de pouvoir « échanger » quelques mots !
Le 18 septembre, c’est une cinquantaine de personnes qui se rassemblent devant le centre pénitentiaire de Vivonne, à l’appel d’Askatasuna et Etxerat (l’association des familles des prisonniers basques), et relayé par antirep86. Ce rassemblement est organisé en solidarité avec Karrera Sarobe et Joseba Fernandez Aspurz, en grève de la faim depuis le 3 septembre, ainsi que Maïté Aranalde Ijurko et Saioa Sanchez Iturreta, depuis le 9 septembre ; protestant contre les violences, la recrudescence des sanctions disciplinaires et autres traitements humiliants qu’ils subissent depuis l’été au sein de la taule ; et ils remettent sur la table les revendications qu’ils avaient posées courant juillet.
Cette fois-ci, les gendarmes ne nous permettent pas de faire le tour de la prison, et nous restons cantonnés devant l’entrée de l’enceinte pénitentiaire ; un parloir sauvage se fait, mais seul le quartier des femmes est accessible aux voix et aux cris (permettant uniquement des échanges avec Maïté Aranalde Ijurko et Saioa Sanchez Iturreta) !