Egalité encore… face aux ordures

Posted: février 15th, 2011 | Author: | Filed under: Alentours | Commentaires fermés sur Egalité encore… face aux ordures

Il n’y a pas qu’à Poitiers que les ordures posent problème. Dans 6 communautés de communes de l’Est et du Sud Vienne (88 communes et 67 000 habitants) elles sont ramassées et traitées par un syndicat interdépartemental mixte pour l’équipement rural (Simer). Rassurez-vous elle ne traite ni les panneaux Decaux détériorés, symboles de la gabegie consumériste, ni encore moins les déchets nucléaires qui s’accumulent à Civaux. De ces derniers on ne sait qu’en faire et notre député UMP Lepercq, qui préside le Simer, du haut de son immense sagesse (il est, rappelons-le, un des spécialistes des questions tibétaines à l’Assemblée nationale), se contente de voter pour le nucléaire sans se préoccuper des déchets que l’on pourra toujours stocker en haut de l’Himmalaya. Non, Lepercq est un petit spécialiste des ordures modestes, celles qui nous restent lorsque nous avons désemballé nos produits de supermarché, ou les épuchures de nos légumes. Non, pas tout à fait, pas pour tout le monde : à compter de ce 1er janvier les « déchets ménager » ne seront plus ramassés dans la moitié des cantons couverts par le Simer (pourquoi cette moitié et pas l’autre ? Mystère). Reliefs de repas, épluchures n’auront d’autres solutions que le compostage. Et tant pis pour ceux qui n’ont pas de terrain, ils pourront mettre dans leur salle de bain ou sur leur balcon (quand ils en ont un) le magnifique composteur en bois que le Simer nous propose pour une somme réduite. Un presque cadeau, se vante-t-il. Un cadeau qui vous est offert par les taulard de la prison de Saint Maur qui travaillent pour la modique somme de 1,50 euros de l’heure soit entre 200 et 250 euros par mois pour fabriquer ces composteurs qui permettrons à Lepercq de « compresser les dépenses » en ces temps de « crise » tout en faisant œuvre de bienfaisance en permettant aux délinquants de se faire un pécule. Le brave homme !

Que s’est-il passé ?  Le Simer qui perd du fric dans son activité travaux publics (branche à la limite du redressement judiciaire, au servise des rond-points et de l’aménagement « touristique des centre bourg) essaie de se rattrapper sur les ordures dont il a la charge sur une partie de son territoire de compétence. Résultat, 2008, augmentation de la redevance de 3 %. L’année suivante, date de départ du tri sélectif, augmentation des… 14 % ; 2010 + 8 %. On a oublié 2007… cette année d’élection présidentielle, pas d’augmentation.

Au premier janvier de cette année 2011 nouvelle réforme qui entre en service, la conteneurisation. On ne ramasse plus au porte à porte mais par lieu regroupant plusieurs maisons. A vous d’y acheminer vos sac. Si la jurisprudence oblige à ne pas avoir plus de 200 mètres à parcourir, dans les fait la distance peut avoisiner les 500 mètres. Ainsi personnes âgées et handicapés pourront toujours se consoler en lisant les publicités mensongères sur « le maintient à domicile ». Cette inégalité flagrante on la retrouve aussi dans la redevance. Ainsi, une personne âgée, vivant seule, consommant très peu, paye la même redevance qu’une famille aisée de trois enfants, accumulant produits de consommation divers avec ses multiples emballages !
L’aménagement de ces emplacements avec conteners va coûter au Simer 180 000 euros mais il table sur une économie en amont de 500 000 euros par an. Si on compte bien ça va donc faire un bénef net annuel 320 000 euros. Comme le simer n’est pas une entreprise destinée à faire des bénéfices on pourrait s’attendre à ce que la redevance baisse. Il n’en sera bien entendu rien.

Le résultat sera, côté personnel, un accroissement du rythme de travail, il faut ramasser toujours plus vite pour économiser. Là où il y avait deux ripeurs il n’y en aura bien vite plus qu’un seul, pour le même tonnage d’ordures collectées. Mais le personnel, le Simer s’en tape autant que de l’égalité. Il n’est qu’à écouter son vice président Gilles Bigot,  factotum de Lepercq sur ce dossier, adjoint au maire de Chauvigny et vice président de la communauté de Communes du Chauvinois, déclarer dans la NR à propos des inégalités flagrantes dans la gestion des ordures :  « La justice je ne la connais pas et elle n’existe pas ». On est prévenu.

Mais d’où viennent ces économies ? Avec les points de regroupement on économise de la distance et du temps… théoriquement. 2 900 000 euros ont été investis pour la modernisation du ramassage et de la chaîne de tri… Ce qui va entraîner la suppression de 22 emplois (dont 12 à la chaîne de tri). Mais ce n’est pas grave rétorque le Simer, ce n’étaient que des CDD ou des intérimaires… ça ne jouera pas ou presque sur les chiffres du chômage dans le département ! C’est l’essentiel. Après tout, après Aubade et Domoform le Montmorillonnais la population est habituée aux agissements des zélés zélus. Signalons quand même que les 2 900 000 euros investis représentent plus de quatre années du salaires des licenciés.

Une dernière remarque, c’est quoi cette histoire de ramassage et de tri ? Ça ne concerne pas toutes les ordures (ni le nucléaire, ni les panneaux Decaux, ni les déchets ménagers ni même les politichiens on l’a vu), mais seulement, pour la plus grande partie, les emballages des produits de consommation qui ne sont, sous couvert d’hygiène, destinés qu’à faire vendre davantage, à appâter l’œil, à faire vivre le business et la concurrence. Autrement dit nous payons pour éliminer ces emballages après les avoir payé une première fois dans les échoppes. Une double peine.


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